En tant qu’art floral, l’Ikebana invite à magnifier la plante en guise de symbole de la nature, une discipline qui exige certes une composition reposant sur l’équilibre et l’harmonie, sans pour autant être ésotérique. Dans tous les cas, il est un art de vivre et un moyen d’apaisement grâce à sa pratique qui se fait en silence et à l’idée qu’il permet de donner le meilleur de soi dans la réalisation des poèmes végétaux.
Un art de présenter la nature pour toucher le cœur du spectateur
L’Ikebana tire son origine japonaise dans la religion bouddhiste en tant que fleurs offertes en offrande, pour se libérer dans toutes les classes de la société à la fin du 15e siècle. Au fil du temps, bien que le ciment et l’asphalte envahissent la vie des Japonais, ils ont toujours et ne cessent de tisser un lien fort avec leur environnement naturel. Cet art met autant l’accent sur la plante en entière dont sa forme, ses feuilles, ses tiges ainsi que la fleur et également le pot qui la contient. Chaque composition représente en effet le ciel, la terre et l’humanité et symbolise les jardins japonais qui expriment la nature au sens large.
Un savoir-faire, une technique, pour son style asymétrique
Ainsi la naissance de cet art floral reconnu par ses 7 branches représentatives d’une scène naturelle qui est le sommet, le mont, la cascade, une vallée, la face éclairée ainsi que celle dans l’ombre et un village au bord de l’eau, est pendant l’époque Heian, l’Ikebana était pour honorer Bouddha. Mais, depuis le 15e siècle, il y a des écoles dédiées à cette discipline et différents styles existent, pourtant, ils partagent des traits communs entre eux. Le choix de feuilles flétries ou épanouies, de graines ou de gousses et de bourgeons nécessite un talent artistique particulier. Les artistes utilisent le style asymétrique et le vide pour harmoniser les matériaux.
Une philosophie, le produit d’une activité artistique pour la découverte et la capture de la beauté
Avec un peu de temps et de disposition, il n’est pas nécessaire d’être un expert si qualifié pour trouver une place dans cet art de « faire parler les fleurs ». Même s’il ne tolère pas l’approximation, au fur et à mesure qu’une personne le pratique, cet individu essaie de garder les végétaux naturels vivants et de travailler en douceur chacun d’entre eux pour avoir un arrangement comme il faut. Par la suite, la patience et la tolérance devant les différences se forgent au point de permettre à chacun d’être conscient de la beauté et d’apercevoir le véritable équilibre. La patience, la persévérance, la concentration et la rigueur sont nécessaires pour réaliser cet art du raffinement.